Monsieur le Secrétaire Général,

Au vu du carnage qui vient d’avoir lieu juste à quelques mètres de vos positions à Beni sans aucune intervention dans le chef de la MONUSCO, détenant pourtant un arsenal des moyens sophistiqués de défense,

Et au vu de prétextes selon lesquels la MONUSCO attendait toujours une quelconque autorisation de sa hiérarchie ou des FARDC avant toute intervention, la Communauté Nande de Kinshasa organisée au sein de l’Association Culturelle Nande, ACN/Kyaghanda-Kinshasa, trouve inutile la présence de la MONUSCO et adhère totalement à la demande de la population du Nord-Kivu de quitter la Province;

La MONUSCO étant représentée aussi bien dans les territoires de Rutshuru, Walikale, Masisi, Nyirangongo et dans la ville de Goma en Province du Nord-Kivu, en Province du Sud-Kivu, particulièrement à Minembwe et à Uvira, en Provinces de l’Ituri et de Tanganyika, nous faisons remarquer son inertie devant les massacres des populations et qu’il est donc temps pour elle de tirer toutes les conséquences ;

Au regard de la résolution 2098, point 12b du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 28 Mars 2013 autorisant la brigade d’intervention de la MONUSCO d’intervenir seul ou avec les FARDC lorsque la sécurité de la population civile est menacée, la population du Nord-Kivu dénonce l’inertie de la MONUSCO qui, plutôt que de s’employer à l’application de cette résolution, met les moyens financiers et militaires (± 20 000 hommes, des drones et autres matériels de guerre), au profit de l’escorte des ONG et l’affairisme surtout dans des zones minières ;

Pire encore, il n’est plus possible de développer le doute que certains d’entre les éléments de la MONUSCO servent de collaborateurs des ennemis qui tuent en les ravitaillant tant en renseignements qu’en équipements. C’est d’ailleurs pourquoi, votre représentante en République Démocratique du Congo Leila Zerrougui, pendant que l’identité des ennemis qui tuent à Beni n’est pas connue avec exactitude, ne cesse de proposer comme solution le dialogue avec ceux-ci, ce qui rappelle les expériences malheureuses antérieures à travers les mixages et autres stratagèmes pour surcharger les FARDC et opérer tranquillement à partir de l’intérieur ;C’est dans ce contexte que nous relevons ce qui suit :

  • Lors du carnage des populations civiles de Miriki au Sud de Lubero au Nord-Kivu, en date du 7 Janvier 2016, les assaillants sont allés se cacher dans le campement de la MONUSCO;
  • Selon diverses sources concordantes dans la région de Beni, le survol d’une zone par les hélicoptères de la MONUSCO  est  signe précurseur des massacres imminents ;
  • En novembre 2008, à Kiwanja en territoire de Rutshuru, lors de la guerre du CNDP, la population  voulant se réfugier dans le camp de la MONUSCO a été empêchée d’y accéder et a été massacrée par centaine devant les portes fermées sans aucun secours ;
  • A Kimoka fin Décembre 2009, dans le territoire de Masisi, pendant que les FARDC étaient sur le point de capturer le rebelle Laurent NKunda du CNDP, la MONUSCO s’est interposée pour permettre à l’ennemi de la République de se réorganiser ;
  • La prise de la ville de Goma par les M23 le 29 novembre 2012 a eu lieu en présence de la MONUSCO ;
  • En 2005 à Kanyabanyonga et Bulotwa en territoire de Lubero, les hélicoptères de la MONSUSCO avaient bombardé les positions des FARDC, ce qui a facilité les pillages systématiques des agglomérations de Kayna, Kirumba,… par les troupes rebelles ;
  • Comme si cela ne suffisait pas, l’insurgé Laurent Nkuna fut proclamé par la MONUSCO comme meilleur Général de la région ;
  • Paradoxalement la MONUSCO qui n’a tiré sur les présumés ADF n’a pas hésité à tirer à balles réelles sur les populations civiles à Beni ville lors d’une marche pacifique ce 27 novembre 2019, avec un bilan de 2 morts ;
  • En dépit du dispositif logistique de la MONUSCO en Ouganda et même au Rwanda,  celle-ci n’a pas aidé à identifier les présumés djihadistes islamistes qui ne peuvent atteindre les forêts de Beni avec des lourds armements sans être aperçus sur les territoires des pays voisins, à savoir : Rwanda, Ouganda, Burundi et Sud-Soudan. D’où, la thèse de complicité avec les pays voisins pour la formation des terroristes devant opérer en République Démocratique du Congo. Egalement, la thèse de formation des citoyens des pays voisins de la RDC, parlant les mêmes langues pour créer la confusion  entre les Communautés.
  • Etc. ;
  • Au regard des faits sus évoqués démontrant l’incapacité de la MONUSCO d’éradiquer les groupes armés locaux et étrangers qui massacrent continuellement les populations civiles de la région pour imposer la paix conformément aux différentes résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la RDC, la Communauté Nande de Kinshasa organisée au sein de l’Association Culturelle Nande, ACN/Kyaghanda-Kinshasa vous demande de retirer la MONUSCO de la Province du Nord-Kivu.

           Fait à Kinshasa, le 29 Novembre 2019

Pour la Communauté Nande de Kinshasa

Le Comité de Gestion

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